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Habiter en banlieue, oui… mais pas trop loin quand même!

Un parisien (ou une parisienne) lambda qui penserait que les loisirs et la culture s’arrêteraient aux portes de Paris aurait-il raison? Ou, vivrait-il dans un excès d’offres de loisir qui lui cacherait la réalité du « marché »?

Depuis maintenant 9 ans que j’habite en BANLIEUE, à Villejuif dans le Val-de-Marne, je peux essayer de répondre à cette question quasi-existentielle pour toutes les personnes n’ayant plus les moyens de se loger dans la capitale et qui avec désespoir et dépit se lancent dans la Grande Traversée… du périphérique! Car oui, si comme moi on vient s’établir dans le Val-de-Marne ce n’est à priori pas pour sa nature préservée étant donné que c’est un département urbanisé à plus de 80%. Ce n’est pas pour sa fiscalité avantageuse, les impôts locaux étant plus cher en banlieue que dans les grandes villes! Et ce n’est pas non plus pour la qualité de l’offre de loisirs et de culture étant donné qu’aux yeux de la majorité des parisiens rien est comparable à Paris!

Donc à priori, le parisien aurait raison de penser cela… alors comment l’expliquer?

La première chose à dire c’est que bien-sûr cela dépend beaucoup de la ville dans laquelle notre parisien s’installe. En effet, l’offre culturelle tient beaucoup à l’histoire de la ville et à sa composition sociologique. Une ville de banlieue ayant eu une existence propre pendant longtemps aura tendance à offrir davantage de biens culturels à ses habitants qu’une « ville nouvelle » qui n’aura pas eu le temps d’investir dans beaucoup d’infrastructures ou de développer de nouveaux projets. De plus, la composition sociologique va de paire avec la couleur politique de la ville. Et justement, les politiques de la ville ont influencé, influencent et influenceront la diversité et la qualité de l’offre de loisirs des villes. Ceci et fortement visibles dans les villes de la petite couronne… la fameuse Banlieue Rouge!

L’autre critère, c’est la taille de la ville et celle des villes voisines. C’est très simple. Plus une ville est grande plus elle aura la capacité d’avoir une offre pour tous les publics (enfants, jeunes, jeunes adultes, adultes et séniors) et pas qu’une offre tout public (une seule offre sensée plaire à tous….). Cette offre déterminera aussi une partie de ce qu’on pourra appeler « l’attachement de l’habitant à son territoire ». Le problème avec les villes de banlieue c’est que pour diverses raisons (mais principalement budgétaires), elles ont plutôt tendance à développer une offre tout public et pas une pour tous les publics… Du coup, les nouveaux arrivants et les « non-ciblés » par l’offre tout public auront tendance à se rabattre sur l’offre de la grande ville la plus proche proposant ce type de biens culturels et/ou de loisirs.

Alors pour répondre à notre question, notre parisien a-t-il raison de penser ce qu’il pense sur l’offre culturelle passée le périphérique? La réponse est oui dans le ressentie mais non dans la réalité. Non car l’offre culturelle et de loisirs est bien présente en banlieue à travers diverses activités municipales ou pas. Mais au final oui car cette offre aura tendance à être une offre tout public qui n’aura donc pas la force de l’attacher à son nouveau territoire… et le renverra donc à la grande ville la plus proche: Paris!

Donc habiter en banlieue: oui… mais pas trop loin de Paris quand même!

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