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Hier c’était un grand jour… et vous ne savez peut-être même pas pourquoi !

Oui hier c’était un grand jour et vous ne savez peut être même pas pourquoi ! Non, je ne parle pas bien sûr de l’arrivée tant attendue de Windows 10 qui met un terme à l’écran modern UI qui n’avait aucun intérêt si vous n’aviez pas d’écran tactile. Je parle bien sûr du fameux jour de La Libération Fiscale.

La Libération Fiscale qu’est-ce que c’est ? Alors le concept est aussi clair qu’il en est en même temps clairement vaseux! Je m’explique. Comme vous n’êtes pas sans l’ignorer nous payons des impôts. Qu’ils soient directs, indirects, prélevés directement sur les salaires ou acquittés en une fois, personne ne peut y échapper. Le tout additionné ils forment les prélèvements obligatoires et ils représentent donc une certaine proportion de notre revenu annuel. Imaginons maintenant que nous gagnions un revenu journalier. Combien de jour en équivalent revenu journalier nous servirait à payer l’ensemble des prélèvements obligatoires que nous devons ?  Eh bien, cette année nous payerions 210 jours soit jusqu’au 29 juillet c’est à dire hier. Donc, en fait, hier dans la joie et l’euphorie totale c’était le dernier jour de prélèvement des prélèvements obligatoires en équivalent jour ! Et, c’est ce dernier jour qui est appelé jour de Libération Fiscale ! C’est chouette non ?

Je vous imagine bien chez vous entrain de vous dire que 210 jours ça fait quand même beaucoup et que bref nous sommes trop prélevés. Alors c’est ici que je vais souligner le côté vaseux du concept. Car en effet, si on peut ressentir chez chacun à différents degrés un certain poids de l’impôt, le fait de le généraliser dans la « Libération Fiscale » est quand même assez malhonnête.

On l’a bien compris, la libération fiscale prend en compte les prélèvements mais elle prend en compte trop de prélèvements. Elle englobe dans les prélèvements obligatoires l’ensemble des cotisations sociales patronales et les différents impôts liés au travail. Mais ces cotisations sont à la charge de l’employeur et pas de l’employé donc elles n’ont pas à être prélevées du revenu des personnes physiques mais des entreprises… ce qui est très différent. Cela diminue donc d’autant le nombre de jours à payer et raccourcie la date de la Libération Fiscale. Mon deuxième et principal argument c’est l’absence de la redistribution. Car si l’Etat prélève beaucoup, en contrepartie il verse également beaucoup! Donc penser uniquement en termes de prélèvement est faux. Si on ne prend pas en compte l’ensemble des allocations versées, des subventions aux entreprises payées et des services publics financés, avoir une bonne estimation de la fiscalité totale n’est pas possible.

Alors que garder de ce concept ? Introduit par l’Institut Molinari qui est en fait un think-tank à caractère ultra-libéral, j’aurais tendance à dire pas grand-chose! L’instrument a été construit en défaveur de la France dans le but de comparer annuellement et avec d’autres pays le poids de la fiscalité française.  Par exemple le jour de la Libération Fiscale de l’Irlande était le 28 avril c’est-à-dire 4 mois avant la France et celui de l’Allemagne le 10 juillet, 19 jours avant. Ou encore, nous avons payé cette année 210 jours de prélèvements obligatoires alors que l’an dernier nous n’en avions payé que 209… etc etc…

Si la seule réflexion que l’on puisse tirer de cet indice c’est de dire que nous payons « trop », la seule réponse c’est de dire qu’il faut payer moins sans vraiment chercher à savoir ce qui se cache derrière ce « moins ». La force du concept se voulant irréfutable, nous devrions donc être effrayés par le fait que nous payons plus ou plus longtemps sans avoir à se demander pourquoi nous le faisons. Mais justement c’est le « pourquoi » et seul le « pourquoi » qui est intéressant !

Bref, hier c’était un grand jour et vous ne saviez même pas pourquoi…. Si, car Windows 10 est sorti !

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