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Je pense que l’argent fait le bonheur… et le prix Nobel d’économie aussi !

Souvent je me dis que mon niveau de réflexion est incroyable. Que j’arrive à avoir des idées qui vont bien au-delà de ce que peut espérer avoir le commun des mortels. Que bref en gros je suis un génie ! Puis après, je découvre que mon idée a déjà été développée il y a 200 ans et qu’au final je suis à peu près comme tout le monde. Cette semaine, c’était au tour du prix Nobel d’économie de me faire ce tour…

Car oui, le prix Nobel d’économie qui n’en est pas un (c’est en fait le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel) est tombé cette semaine. Et c’est Angus Deaton, économiste britannique de 70 ans, qui l’a reçu. Il l’a reçu pour « pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être ». Pour faire simple, dans son article, Deaton cherche une relation entre l’argent que nous gagnons et la satisfaction que nous retirons à en gagner. Pour un économiste du bien être comme lui, ces questions semblent évidentes : est-ce que la satisfaction que nous éprouvons à gagner de l’argent croit avec le montant gagné ou bien existerait-il un niveau de revenu à partir duquel ça ne nous ferait plus ni chaud ni froid de gagner davantage ? Voilà enfin une bonne approche sur la question… et, sans vouloir jouer les prétentieux, je l’avais déjà eu moi aussi il y a bien longtemps en refusant de faire une 4e heure supplémentaire que l’on me proposait ! Mais bon, revenons-en au « nobélisé »…

Très souvent on entend dire que « l’argent ne fait pas le bonheur » comme si vivre sans argent était l’assurance de la fête et de la joie au quotidien !!! Ici en fait ce ne serait pas que l’argent ne ferait pas le bonheur mais plutôt qu’à partir de x€ ou x$ il ne le ferait plus !

Pour Deaton, le fait de gagner de l’argent nous provoquerait deux types de satisfactions. La première la satisfaction liée à l’estime de soi serait en fait insatiable. Car il semble évident que le jugement que nous portons sur nous-même (hormis grosse déprime) nous inciterait à vouloir toujours gagner plus. Et la seconde, la satisfaction émotionnelle, celle liée à la joie que procurerait le gain en lui-même, serait-elle plus limitée. Pour le lauréat du prix Nobel, passer 75000 $/an, nous ne ressentirions plus aucune émotion à gagner davantage !

Bon alors je vous vois déjà réagir… car oui, quand on transpose les dollars en euros, ce n’est pas demain la veille que l’on touchera 75000€/an soit environ 6100€/mois ! Les postes à ce niveau de revenu ne courent pas les rues du monde professionnel. De plus, sachant que le revenu médian français est autour de 1640€/mois, les revendications salariales en France ont encore de l’avenir… Et d’après l’état de la différence existant entre ces deux grandeurs, on serait proche d’une révolution de grande ampleur car en effet, nous ne serons jamais heureux de ce que nous gagnons ! En n’allant pas aussi loin que LA révolution mais en extrapolant (divaguant devrais-je dire) encore plus, on pourrait considérer qu’aucune réforme politique ne serait capable de satisfaire un individu gagnant moins de 6100€/mois !!! Aucun système de redistribution ou de « gratuité compensatrice » ne serait satisfaisant car ils n’arriveraient pas à réduire le sentiment d’inégalités existant issu de la distribution initiale des revenus !

Alors là chers lecteurs, normalement vous devez sentir qu’on se trouve face à un point de non-retour. Car oui, nous allons franchir LE cap… Nous allons le dire ici, l’affirmer par « A + B » et par « les lois de l’économie » : l’argent fait donc le bonheur… enfin jusqu’à 6100€/mois !

Et ça, tout comme le prix Nobel d’économie, j’y avais déjà pensé… sauf que lui ça fait 30 ans qu’il le modélise et c’est pour ça qu’il l’a eu… et pas moi !

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