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La transition écologique, un sujet vraiment trop complexe!

Hormis pour ceux qui y ont un intérêt propre, il est admis que nos manières de produire et de consommer sont destructrices pour la planète. Il faut donc, pour survivre, changer nos modes de consommations de manière à ce qu’elles soient en adéquation avec notre survie. C’est-à-dire qu’il faut qu’elles soient durables! Mais, on ne passe pas comme cela d’un mode de consommation à un autre, surtout quand ils sont opposés. Il faut donc une période d’adaptation, une période de TRANSITION.
Cette transition, c’est la fameuse transition écologique. Le problème se pose là. En effet, si tout le monde est d’accord pour changer son mode de consommation; la manière dont tout le monde peut/veut changer peut poser problème. Pour pouvoir transiter quelque part, faut il encore que tout le monde s’accorde sur l’endroit! Et, pour que la transition soit efficace, il faut qu’elle se fasse au même rythme pour tous. Car, si tout le monde (preuves médicales à l’appuie) estime qu’il serait mieux de changer de manière de s’alimenter, de produire et de coexister est-ce pour autant possible de le faire tous en même temps ?

Quand on s’informe sur l’ensemble des solutions proposées pour changer nos habitudes, on peut voir qu’elles sont intéressantes. Voitures électriques, productions éthiques raisonnées et moins de pesticides tout cela laisse rêveur! Toutefois, toutes ces solutions ne sont que difficilement applicables uniformément dans un monde où coexiste un ensemble de contraintes économiques, politiques et sociales pour le moins contradictoires.

D’un point de vue économique, il est facilement compréhensible que consommer différemment c’est acheter d’autres produits. Des produits qui n’auraient pas le même impact négatif quand on les produirait ou bien quand on les consommerait. Ces produits n’existant pas encore ou existant déjà mais étant fabriqués à des coûts très élevés, soit parce qu’ils respectent des contraintes industrielles plus couteuses (utilisations de certaines matières premières recyclées par exemple) soit géographique soit qu’ils sont produits en plus faible quantité… Ils ne seront donc pas accessibles à tous et accessibles partout. Certaines catégories de la population disposant de revenus suffisants pourront les acheter et d’autres non. Ces nouveaux produits créeront donc des nouveaux marchés qui seront des marchés d’exclusion car ils ne s’adresseront pas à tous les consommateurs mais seulement à certains…  Par conséquent, ils créeront donc une nouvelles catégories de consommateurs: les exclus de la transition écologique.

D’un point de vue social, le fait que l’on doive consommer et produire autrement pose des questions sur les habitudes des uns et des autres. Les habitudes de consommation étant fortement liées au groupe social auquel appartient le consommateur, il convient donc de s’interroger sur la force de l’habitude et son encrage comme composante de l’identité du groupe. Du coup, plus l’habitude de consommation sera ancrée plus le changement sera difficile et la transition longue. Sans compter qu’il faille également analyser les caractéristiques sociales de ceux qui appartiennent au groupe des individus pouvant réaliser une transition écologique plus rapidement car par exemple habitant dans des zones plus sensibilisées comme les zones urbaines. Au final nous aurons différents groupes et si le groupe A réalise sa transition écologique plus vite que le groupe B, il pourrait y avoir des risques de conflits sociaux. Par exemple, comme pour les pro-voitures opposés au pro-transports en commun!

Enfin, d’un point de vue politique, s’il apparaît évident que l’on doive bien définir une norme à la transition écologique, on peut s’interroger sur qui doit la mettre en place? Dans un système démocratique, la philosophie des dirigeants politiques (quand ils en ont une) n’est pas unique. Là où certains vous direz que c’est le marché qui doit fixer la norme car il sait ce qui est bon pour l’économie, d’autres pourraient vous dire que c’est à l’Etat de donner le la! Toutefois, si on considère que la transition est un enjeu capitale pour la survie de la planète, l’Etat doit donc prendre ses responsabilités et marquer le rythme, impulser le mouvement!

Alors aujourd’hui, où il est de bon ton d’être écolo, le sujet de la transition écologique s’avère plus complexe qu’il n’y paraît. Elle est complexe dans la mesure où elle se réalise sur 3 plans différents (économique, social et politique) mais qui ont des implications les uns sur les autres. De plus, comme tout le monde ne peut pas réaliser sa transition écologique en même temps à cause de l’ensemble des raisons économiques et sociales précédemment citées, l’Etat doit faire en sorte que ce soit réalisable. Comment? Soit en forçant les producteurs, soit en forçant les consommateurs. Et plus probablement en forçant les deux à la fois!

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